Où est la forêt tropicale ?
Elle se trouve le long de l'équateur.
- Au nord de l'Amérique du sud, surtout au Brésil.
- En Afrique centrale, surtout au congo.
- Dans le sud Asiatique, surtout en Indonésie.
Est-ce que c'est grand ?
Selon l'ONU, il y a environ 38,7 millions de kilomètres carrés de forêt sur terre
dont 21,6 millions de kilomètres carrés sont de la forêt tropicale. L'amazonie
est la plus grande, sa taille est de 8,5 millions de kilomètres carrés si on compte
les quatre différents types de forêts
tropicales.
Ce n'est pas facile de connaître les vrais chiffres. Les satellites ne voient
pas la différence entre une forêt abîmée par des coupes d'arbres, et une forêt
en bonne santée. Les arbres sont des feuillus qui mesurent jusqu'à 60 mètres de
haut !.
Il peut y avoir plusieurs étages d'arbres, des petits, des moyens, des grands.
Le sol est très pauvre en Amazonie. Les arbres captent leurs aliments grâce aux
champignons qui font une fine couche d'humus (20cm) sur le sol.
A quoi sert la forêt ?
Grâce aux racines, les arbres retiennent l'eau de pluie. C'est comme un réservoir
d'eau, et ça empêche les inondations quand il pleut. Les feuilles et les branches
font une couverture verte qui empêche le soleil tropical de brûler la terre et
le vent de l'emporter.
La forêt retient l'eau et permet à plein d'animaux et de plantes de vivre. Il
y a plus de la moitié (60%) des espèces de la terre qui sont dans la forêt amazonienne
! Ces espèces sont le fruit d'une évolution d'environ 3,6 milliards d'années.
La forêt absorbe aussi le gaz carbonique de l'air grâce à la photosynthèse, et
le transforme en bois. Elle dégage de l'oxygène, nécessaire à la vie sur terre.
Les arbres purifient donc l'air. C'est pour ça que l'on dit que la forêt, ç'est
"la station d'épuration de l'air de la planète".
La forêt, comme les océans joue un rôle important pour stabiliser le climat de
notre planète.
Pourquoi est elle en danger ?
- Les hommes coupent et brûlent la forêt. Selon l'ONU, dans les années 90, tous
les ans, 146 mille kilomètres carrés (ça fait 0,146 millions de kilomètres carrés)
de forêt tropicale sont détruits, ce chiffre augmente de 25% chaque année. C'est
comme si on détruisait une forêt aussi grande que la France tous les trois ans
et demi.
On plante environ trois fois moins d'arbres que l'on en coupe. En Amazonie, il
y a 30 mille kilomètres carrés détruits chaque année.
- Les hommes développent l'agriculture intensive à la place de la forêt.
- Ils font des pâturages pour nourrir le bétail.
- Ils construisent des routes, et des barrages qui inondent la forêt.
- Ils construisent des voies fluviales pour les bateaux.
- Ils exploitent des gisements (or, uranium, minerais, pétrole) très polluants.
- Certains insectes et maladies ravagent aussi la forêt.
- La pollution et les tempêtes peuvent détruire la forêt.
Mais qui coupe les arbres ?
- En Amazonie:
- Les grands propriétaires terriens (1% des gens possèdent 40% des terres !) chassent
les paysans pour faire des projets industriels pour gagner beaucoup d'argent.
Les paysans sans terre, environ 10 millions de personnes, plus leur famille, doivent
essayer de survivre. Comme au Brésil, la loi dit que celui qui coupe la forêt
peut garder le terrain pour lui et le cultiver, alors ils coupent la forêt.
Le problème, c'est que la terre sans les arbres est trop pauvre pour faire pousser
des légumes. Le soleil la dessèche, et la fine couche d'humus est emportée par
l'eau et par le vent.
Par exemple, à Rondonia, 70000 colons paysans ont dû quitter ces terres défrichées,
et inutilisables. Cette
info vient du site de Cyrille Schwager que tu peux afficher en cliquant ici
Ensuite, de grandes entreprises rachètent les terres à bas prix sous prétexte
de faire paître du bétail. Ils en profitent aussi pour exploiter des mines, avec
les richesses du sous-sol (or, uranium, minerais, pétrole)
- D'autres entreprises coupent le bois pour faire du contreplaqué et des produits
pour le bâtiment utilisés en grande partie au Brésil. En plus, la moitié du bois
coupé est jeté puis brûlé car il passe dans de vieilles scieries pas très efficaces.
- Le gouvernement du Brésil a un énorme projet qui s'appelle "AVANCA BRASIL".
Il veut construire 6 mille kilomètres de routes goudronnées dans la forêt. Elles
iraient de Porto Vellro (Rondonia) à Manaus (Amazonias) et de Cuiba (Mato-Grosso)
à Santaran (Para).
Cela permettra de mieux exploiter le territoire. Les minerais d'or et d'uranium,
le pétrole et la valeur du bois attirent les entreprises multinationales organisées
en sortes de clubs appelés "lobbies".
Le Brésil prévoit d'investir 42,5 MILLIARDS D'EUROS (100 fois plus que le programme
européen de protection de l'Amazonie...) et cherche de l'argent chez les grandes
banques.clique
ici pour voir la source de l'info
Si le projet se fait, d'ici 2007, 6000 km de routes, des barrages, des usines,
des gazoducs, des grands ouvrages prendront place dans la forêt.Cette
info vient du site de Cyrille Schwager que tu peux afficher en cliquant ici
Les routes permettent aussi aux grands éleveurs de bétail américains de détruire
de grands espaces de forêt à l'aide de produits chimiques pour ensuite y élever
le bétail, nourri avec les produits agricoles cultivés sur place, et de renvoyer
les animaux sous forme de viande à hamburgers aux états-unis... glubs!
- Il y a d'autres causes de destruction de la forêt tropicale, comme la pollution
de l'air et de l'eau, les tempêtes et les feux provoqués par le cyclone El Nino
en 1997. La forêt est devenue plus fragile face aux incendies car les coupes d'arbres
l'ont rendue moins touffue et le soleil sèche les brindilles du sol, qui peuvent
mieux brûler.
- En Afrique Centrale:
La forêt est là aussi en danger. La surexploitation agricole entraîne l'érosion
de la terre. La terre s'use, se fatigue, sèche, s'envole avec le vent et ruisselle
quand il pleut. La production agricole a chuté du quart (-25%).
A cause de la demande pour produire plus, l'Afrique a abandonné la jachère et
ne laisse plus le sol se reposer.
- En Indonésie:
De 1970 à 1980 presque 4 millions de personnes sont parties de l'île surpeuplée
de Java et sont allées sur les îles voisines, à la demande du gouvernement.
Arrivées à destination, elles ont coupé la forêt pour cultiver la terre. Là encore,
ça n'a pas marché. La terre trop pauvre des forêts tropicales ne convient pas
à la culture moderne. Les pauvres gens ont dû repartir en laissant derrière eux
un vrai désastre: cent mille kilomètres carrés de forêt rasée.
En 1997, à Sumatra et Kalimatan, dans la partie indonésienne de Bornéo, 8000 kilomètres
carrés de forêt ont brûlé d'un coup dans 2000 incendies ! C'est en gros, comme
un département Français tout entier. Le gouvernement a décidé de détruire la forêt
pour la remplacer par des arbres qui font gagner de l'argent, comme le palmier
pour faire de l'huile de palme, ou alors l'eucalyptus, ou l'acacia pour faire
de la pâte à papier.
Les routes taillées au buldozer dans la forêt font des sortes de cheminées facilitant
les incendies de forêt, car le vent y souffle très bien. Voilà pourquoi cet incendie
a été si brutal.
La fumée a fait une énorme pollution. 35 mille indonésiens sont partis à l'hôpital,
un avion s'est écrasé à cause de la fumée.
Et pourtant, cela va continuer car ils ont prévu de supprimer 230 mille kilomètres
carrés de forêt (presque la moitié de la France). Les entreprises internationales
chargées du projet ont emprunté 8 milliards de dollars aux banques. Elles ne peuvent
ou ne veulent pas rembourser ces emprunts et le gouvernement ne veut plus faire
marche arrière, à cause de tout cet argent mis en jeu.
C'est comme si un copain te prête beaucoup d'argent parce que tu lui as dit que
si tu plantes des palmiers à la place de ta forêt, tu pourras vendre l'huile de
palme, gagner beaucoup d'argent, et lui en rendre plus que ce qu'il t'a prêté.
Le problème, c'est que la nature en souffre, et que l'on coupe la branche où on
est assis...
Et les habitants de la forêt alors ??
Je sais, c'est vraiment triste.
En tous cas, quand j'écris ces lignes, je suis triste pour eux. Et je sais que
je ne peux pas rester sans rien faire.
Les tribus indigènes qui vivent dans la forêt tropicale n'ont pas le choix. Soit
elles meurent, soit elles finissent dans les bidonvilles avec tout ce que ça signifie
: violence, maladies, dégradation de la personne.
Quelquepart, les hommes, que les blancs appelaient sauvages à l'époque coloniale,
sont bien plus sages et respectueux envers la nature que nous.
Selon un article du journal Le Monde, du 6 Juillet 2001, à Maripasoula, en Guyane,
(c'est donc un territoire Francais) on torture et massacre pour l'or. Clique
ici pour voir le site solidarité guyane. L'article du monde est dans la rubrique
Les infos
En 1975, Il y avait un projet de parc naturel qui n'a pas pu se faire. En 1993,
les élus locaux ont encouragé la fièvre de l'or pour bloquer le projet. En 1993,
on a donc trouvé des pépites d'or à Dorlin. L'état a donné le droit à des grosses
entreprises et à la population majoritaire, les "Bonis" de chercher l'or.
Les "Bonis" sont les descendants des Africains qui ont fui l'ancienne Guyane au
18ème siècle. Mais ceux qui ont le droit de chercher l'or forcent les Brésiliens
affamés venus en Guyane à le faire avec des produits très dangereux comme le mercure.
Ceux qui refusent sont frappés, et même torturés. On pense que 3,6
tonnes de mercure sont jetées dans les fleuves. Cela rend les amérindiens
très
malades et pollue beaucoup la nature.
Les tribus d'amérindiens en Guyane s'appellent les "wayanas". Les "Bonis" ont
obtenu, grâce aux armes et à la violence, de chercher l'or sur les territoires
wayanas.
Les entreprises canadiennes GUYANOR et CAMBIOR ont demandé des autorisations au
Ministère des finances pour chercher l'or sur le site de Yaho, de Dorlin, et dans
le territoire wayanas près de la frontière du Surinam.
La société américaine ASARCO a fait des demandes sur le site de Camp caïman et
cherche dans la rivière Maratony.Clique
ici pour voir la source de l'info
Cela devrait être possible d'agir pour que les entreprises respectent la nature
et ne rejettent plus de produits toxiques. Là où ce sera plus difficile, c'est
avec les "Bonis" et les petits orpailleurs.
Est-ce qu'il y a des gardes forestiers ?
Au Brésil, il y a 400 gardes forestiers pour surveiller une zone de forêt grande
comme 10 fois la France, tu imagines !
En 1989 ils avaient 120 millions de francs par an. En 1999, on leur donnait que
18 millions de francs pour surveiller la forêt !
Ils manquent de véhicules, d'essence, et d'armes pour patrouiller dans la forêt.
Il faut une police pour faire respecter la loi, surtout que maintenant, ceux qui
se feront prendre et qui n'ont pas d'autorisation devront payer jusqu'à 150 millions
de dollars d'amende !
Et si on plantait des arbres exprès pour l'industrie
sans couper la forêt !
C'est une bonne idée. L'ONU pense que c'est une très bonne solution. C'est difficile
car il faut ensuite bien s'occuper des plantations...et ne pas remplacer trop
de forêt primaire par les plantations. Sans oublier que cela coûte de l'argent,
et que les arbres mettent du temps à pousser. La plus grande partie des plantations
se trouve en Asie. Tu
peux essayer de lire le rapport de l'ONU qui s'appelle "Situation des forêts du
Monde"
Est-ce qu'on peut exploiter la forêt vierge sans
trop l'abîmer ?
Oui, on utilise alors des techniques qui coûtent plus cher mais qui font gagner
plus d'argent aux bûcherons. Les propriétaires des forêts ne les utilisent pas,
car ils ne sont pas sûr que c'est eux qui vont profiter des avantages de ces techniques.
Ils n'ont pas envie de dépenser beaucoup d'argent pour les mettre en place...
Est-ce qu'il y a des zones protégées ?
Peu de forêts sont réellement protégées. L'ONU dit qu'il y en a 12% dans le monde.
L'Europe et le G7 ont fait un programme de protection qui s'appelle le PPG7. Ce
programme est géré par la banque mondiale et réalisé par le gouvernement du Brésil.
Il prévoit de protéger un bout de la forêt (10%).
Le problème c'est que ce programme est fait de 13 projets pas assez précis et
qui ne tiennent pas bien ensembles. C'est un peu comme si tu avais un pied qui
part en avant, un autre en arrière, que tes bras sont attachés dans le dos, que
tes yeux ne s'ouvrent pas, et que tu dois faire une course d'obstacles contre
un adversaire qui lui est prêt avec ses méga basquettes neuves !
Hervé Théry, le président du comité scientifique du PPG7 déclarait dans un article
du Monde du 30 Janvier 2001 que les participants de certains de ces programmes
« ont redécouvert ce que les Indiens font depuis très longtemps : ils enrichissent
la forêt en arbres qui leur sont utiles, à chaque fois qu'ils déplacent leurs
villages. On pense de plus en plus que la forêt amazonienne a été aménagée par
les Indiens »
Donc il y a de l'espoir !
Qui veut protéger l'Amazonie ?
Bravo à Jean-Pierre DUTILLEUX. C'est un cinéaste Belge. Je
te conseille de voir son site ! A 23 ans, il est parti vivre avec une tribu
du peuple Kayapo : les Txucarramae. Il a fait son premier film "Indian" qui montre
sa rencontre avec le chef Raoni. Puis, le super documentaire "Raoni" sur la destruction
de l'Amazonie. En 1989, il a présenté le chanteur Sting à Raoni et a organisé
la tournée mondiale avec Raoni et le chef Sioux Red Crow.
Voici ce qu'a dit Sting en 1989 : « Je suis fier d'être aux côtés d’un homme qui
est le symbole de la forêt vierge. Il donne une apparence humaine au problème
qui nous mobilise. Quand on parle de l'apartheid je pense tout de suite à Mandela.
Lorsque nous parlons de l'Amazonie, nous devons immédiatement penser à Raoni.
» Raoni a donc vu les chefs d'états des pays développés. 12 fondations forêt-Vierge
ont été créés dans le monde afin de récolter 130 millions de francs. En 1993,
grâce à l'argent récolté, une réserve de 180 mille kilomètres carrés de forêt
a été faite à XINGU.
C'est aussi le point de départ du programme PPG7, qui se chiffre à 250 millions
de dollars, mais qui reste minuscule face au projet AVANCA BRASIL de construction
de routes et d'équipements.
Un petit mot de Jean-Pierre DUTILLEUX : «Depuis près de 30 ans, je sillonne le
monde à la rencontre des peuplades, tribus ou ethnies qui vivent encore en marge
du monde moderne. Rescapées de l'âge de pierre elles ont réussi, malgré d'immenses
difficultés, à survivre jusqu'à nos jours. Pourtant à l'aube du troisième millénaire,
toutes sont menacées d’extinction. Le patrimoine de connaissances qu'elles détiennent
risque de disparaître avec eux.»